samedi 14 juillet 2012

La plus belle caldeira du monde...

Dès le petit matin, nous allons jeter un œil depuis la terrasse de l'hôtel Cemara Indah. Nous avons de la chance car il n'y a pas si longtemps le site était zone interdite (de bien belles photos de l'éruption de 2011). Cet endroit est décidément somptueux, en particulier lorsque la brume paresse au fond de la caldeira. C'est exactement ça qu'on avait vu sous la pleine lune et les étoiles, lorsqu'on était venus en 99 : un paysage irréel baigné de lumière en pleine nuit... Ce pèlerinage est à la hauteur de notre souvenir émerveillé.
De gauche à droite : Kursi (2581m), Bromo (2392m), Widodaren (2614m) et Batok (2440m), les pieds dans la brume.
Nous partons en ojek dans le brouillard glacé vers Penanjakan Viewpoint (2770m). Il fait très froid et le trajet dure près d'une heure, à travers la Mer de Sable puis jusqu'en haut du mur nord de la caldeira. La pente est rude, la chaussée défoncée et nous devons souvent laisser la priorité aux Jeeps qui descendent tandis que nous montons. Au sommet, la récompense est magnifique ! Le Tengger s'étale sous nos yeux dans toute sa splendeur. Au loin, le Semeru (3676m) crache de petites bouffées très jolies, un peu comme des messages codés indiens, tandis que les nuages débordent lentement du mur de la caldeira. La météo nous gâte, le ciel est clair et le belvédère est quasiment vide.

Le belvédère de Penanjakan
Graffiti amusant au belvédère
 
Désolée pour le bruit et les tressautements, je ne suis pas du tout au point pour la vidéo ! Elle a au moins le mérite de bien montrer la structure du Tengger, qui se compose de 2 caldeiras. Le village de Cemara Lawang s'étale sur le plancher de Ngadisari, la plus ancienne, qui s'est effondrée bien avant la Mer de Sable, et un peu moins profondément. Du coup, elle forme une terrasse naturelle qui permet un bien joli point de vue sur les volcans. Cela dit, le belvédère de Penanjakan au nord est bien plus élevé et le spectacle y est incomparable.
Nous décidons de rentrer à pied par le petit chemin, plus tranquille que la route. Vu d'en haut, ça n'a pas l'air bien compliqué.

Notre destination : le village de Cemara Lawang, posé sur Ngadisari - à droite, la Mer de Sable
Beaux arbres sur la crête juste avant la descente vers Ngadisari
La première partie est une descente un peu raide pour les cuisses puisqu'il faut quitter la crête mais ensuite, c'est une balade très facile entre les champs de maïs, de choux, d'ail (ou quelque chose de similaire) et d'aubergine (je crois). Les cultures partent audacieusement à l'assaut des pentes.
La descente vers la caldeira de Ngadisari est très très belle - les paysans n'ont pas peur de cultiver en pente !
De jolies fleurs un peu partout
La fertilité des sols permet jusqu'à quatre récoltes par an
La polyculture par l'exemple : maïs, chou, ail (la forme des feuilles et l'odeur y font penser)
Les cultures sont florissantes - aucune trace des dépôts de cendre de la dernière éruption
À l'arrivée, nous déjeunons à la terrasse panoramique de l'hôtel Cemara Indah, une jolie minette bavarde nous tient compagnie. Puis nous descendons vers la Mer de Sable par le petit chemin juste à côté de l'hôtel. La balade est tranquille, il n'y a pas trop de monde à cette heure-ci et il ne fait pas trop chaud. C'est idéal. Nous passons le temple, les loueurs de chevaux, et grimpons le fameux escalier.
La minette pipelette et très câline - Et non, je ne lui marche pas sur la queue, c'est une illusion d'optique

le Batok, vu depuis le pied du "mur" de Ngadisari
Le fameux escalier qu'empruntent les adeptes pour aller jeter leurs offrandes dans le cratère fumant.
Parfois, des pauvres prennent le risque de s'y poster pour récupérer de quoi survivre.

En haut nous attend une grosse surprise : le plancher du cratère s'est complètement effondré sur une assez grande profondeur et tout au fond un lac bouillonne gronde et fume ! Vu sa couleur jaune/vert et les circonstances je suppose que ce doit être de l'acide, mais je n'ai trouvé aucun article scientifique sur le sujet. Ça fait parfois des bruits effrayants. L'éruption de 2011 est sans doute responsable de cette transformation.
File:Mtbromo-crater.jpg
Cratère en 1999 (photo Wikipedia) : un plancher bien bouché

Le cratère en 2012 : un grand trou et un lac...

Nous glandouillons sur la crête du Bromo jusqu'au coucher du soleil, bien décidés à profiter du site le plus longtemps possible, afin de rattraper notre expérience bien trop courte de 1999.
Penanjakan tout en haut à gauche, Cemara Lawang posé sur Ngadisari, la Mer de Sable et le temple
Pendant que je bulle sur la crête en admirant le paysage, l'homme cavale, comme à son habitude.
Bain de soleil sur la crête du Bromo
Ouh, c'est haut !
À la recherche du point de vue idéal, l'homme cavale à l'assaut de la crête du Bromo - il n'est JAMAIS fatigué...

Le soleil descend lentement derrière le Batok, les visiteurs se font de plus en plus rares, je savoure cette après-midi d'exception. Nous ne rentrerons que lorsque l'obscurité menacera vraiment. 

Le Batok vu du Bromo - le Batok a une très jolie silhouette, et ses contreforts ressemblent à des orteils de géant
Les chevaux se reposent enfin

Il est l'heure de rentrer. Si on avait pensé à prendre une lampe, on aurait pu rester un peu...
Déjà qu'on oublie de prendre de l'eau, alors une lampe ! pensez donc !


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